Page 66 - La Conférence Internationale RALI 2015
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2) Minéralogie simplifiée des météorites : analyses sont classiques sur toutes les roches
magmatiques ; cependant, elles ne sont réali-
Les météorites s’apparentent majoritairement sées que dans quelques laboratoires dans le
aux roches basiques, voire ultrabasiques ter- monde, qui ont les standards et la calibration
restres, en terme de minéralogie. Les minéraux nécessaire pour que les résultats soient cor-
les plus importants qu’elles contiennent sont rects. Les différents isotopes de l’oxygène peu-
généralement les olivines, les pyroxènes, les vent être mesurés pour en définir l’origine,c’est-
plagioclases ainsi que du métal natif Fer-Nickel à-dire le corps parent (Clayton et Mayeda 1996,
(Kamacite et Taenite en fonction de la teneur 1999,Fig4, Greenwood et al. 2006)), ainsi que
en Ni) et des sulfures de fer (Troilite FeS) (Rubin d’autres isotopes pour définir l’âge de forma-
1997a, 1997b) (Fig 2). A ces minéraux princi- tion de la roche, son âge d’éjection de son
paux, et en fonction de la nature de la météorite, corps parent (âge cosmogénique) ou son âge
il peut s’adjoindre des minéraux accessoires terrestre, voire son origine. D’autres analyses
tels que la chromite (Fig 2 c),des phosphates géochimiques plus poussées peuvent égale-
(merrillite), des oxydes de fer (ilménite), du zir- ment être menées en fonction des résultats re-
con, et parfois même du cuivre natif (Fig 2d)ou cherchés, tels que l’utilisation de la microsonde
de la silice pure sous différents polymorphes ionique ou la nanoSIMS, la spectroscopie Ra-
(Chennaoui Aoudjehane et al., 2005).
man, la spectroscopie Infrarouge etc… Durant
3) Méthodologie d’étude des météorites : ces dernières années, s’est également impo-
sée la distinction des types de météorites en
Les météorites étant des roches de nature utilisant la mesure de leur susceptibilité mag-
similaire aux roches magmatiques terrestres, nétique (Rochette et al. 2003, 2009). Toutes ces
leur étude et leur classification se font de fa- analyses aboutissent entre autres mais d’abord
çon similaire à ces roches, à savoir, une étude à une classification de ces roches.
pétrographique et minéralogique qui peut être
réalisée sur des sections polies ou plus rare-
ment, des lames minces de roches (qui exigent
plus de matière pour leur confection que les
sections polies, ce qui n’est pas toujours réal-
isable pour ces objets plutôt rares). Elles sont
observées par microscopie optique en lumière
transmise ou réfléchie et/ou par microscopie
électronique à balayage (Fig 2). Leurs minéraux
sont analysés par la microsonde électronique
pour en définir la composition géochimique ex-
acte, ce qui en permet la classification (par ex-
emple pour classifier les chondrites ordinaires,
on utilise les pourcentages de Fayalite-Pôle Numéro spécial dédié au Patrimoine Géologique du Maroc
ferreux de l’olivine-et de Ferrosilite-Pôle fer-
reux du Pyroxène-dans le diagramme deKeil et
Fredriksson1964). Des analyses roche totale, Figure 4- Isotopes de l’oxygène Delta O17 / Delta O18
éléments majeurs, éléments traces et terres dans les roches extraterrestres (Clayton & Mayeda 1996,
1999) montrant les assemblages des familles de météo-
rares peuvent également être réalisées. Ces rites par rapport à la ligne de fractionnement terrestre.
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