Page 71 - La Conférence Internationale RALI 2015
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Par ailleurs, reste toujours posé le problème Ces météorites sont accessibles à tous les col-
de la non connaissance de l’origine exacte de lectionneurs et les laboratoires de recherche du
ces roches. Actuellement, la majeure partie des monde contrairement aux milliers de météorites
chasseurs de météorites Marocains est au fait collectées par exemple en Antarctique (Tableau
qu’il est important de collecter les coordonnées 1) et qui sont la propriété des états qui ont le
géographiques de leurs découvertes ; ils sont droit d’organiser les missions de recherche sur
d’ailleurs pour la plupart d’entre eux équipés l’Antarctique, lesquelles ne peuvent être com-
de GPS. Cependant, quand ils font classifier mercialisées. Dans l’absolu, les échantillons
leurs trouvailles, souvent, ils préfèrent ne pas ramassés dans ces zones (Antarctique par ex-
révéler les coordonnées pour garder une lon- emple) sont accessibles à tous les scientifiques
gueur d’avance sur leurs collègues et avoir la du monde, mais la démarche de demande de
possibilité de chercher d’autres échantillons prêt d’échantillons est lourde et fastidieuse, car
s’il en reste encore à collecter sur place. En- il faut expliquer l’objectif du prêt, les résultats
tre temps, la déclaration est publiée sous un attendus et l’intérêt du travail réalisé, et sou-
numéro NWA très rapide à obtenir compara- vent le prêt n’est pas accordé.
tivement à un nom de lieu du Sud du Maroc
qui peut prendre quelques mois voire quelques 5) Stratégie adoptée au Maroc depuis
années pour être accepté si tant est qu’il l’est, 2000 concernant la promotion des
cette nomenclature ne peut être modifiée par météorites, cratèresd’impact et de la
la suite. Donc, en plus de perdre la météorite planétologie:
et l’échantillon référence, le Maroc perd aussi Depuis 2000, nous avons adopté une stratégie
et surtout, ne serait-ce que le droit à un nom axée sur trois volets : la recherche scientifique,
de lieu Marocain et une origine Marocaine. la formation académique et la communication
Ceci pose aussi le problème que beaucoup et sensibilisation.
d’étrangers soulèvent en disant que la majeure
partie des météorites NWA ne viennent pas du a) Recherche scientifique :
Maroc, ce qui a peut être été vrai au tout début Ce volet a consisté en la publication de plusieurs
de la collecte des NWA, mais qui ne l’est plus travaux de recherche autour des météorites du
depuis plusieurs années,car les filières de col- Maroc, dans des revues spécialisées, y com-
lecte de météorites sur le sol Marocain ont été pris une publication dans la prestigieuse re-
Numéro spécial dédié au Patrimoine Géologique du Maroc
organisées et travaillent sur un territoire calme, vue « Science » (Chennaoui Aoudjehane et al.,
sécurisé et accessible à tous, contrairement au 2012) sur la météorite martienne « Tissint ». De
reste des zones sahariennes propices au col- même, plusieurs communications scientifiques
lectes faisant partie des pays limitrophes du ont été présentées dans différents congrès,
Maroc lesquelles présentent souvent des prob- notamment, les congrès annuels de la Mete-
lèmes de sécurité. oritical Society et les Lunar and Planetary Sci-
Le risque aussi est que n’ayant pas l’origine ence Conference LPSC.
de la météorite, plusieurs laboratoires peu- b) Formation académique :
vent faire la classification de la même roche
sans le savoir (ex : Al Haggounia 001 qui est Une thèse d’état a été soutenue à l’Université
pairée avec NWAxxx, ……) ce qui représente Hassan II de Casablanca UH2C, autour du
une perte de temps et d’argent pour les labora- thème de l’utilisation de la cathodolumines-
toires, de façon inutile. cence pour caractériser l’intensité du choc
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