Page 70 - La Conférence Internationale RALI 2015
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3) Les cratères d’impact au Maroc :

              Un travail de recherche systématique de struc-
              tures circulaires a été mené au Maroc et a con-
              duit à l’identification de plus de vingt structures,
              mais dont aucune ne correspondrait à un cratère
              d’impact (Chaabout et al. 2015). En 2013 a été
              découverte  une  météorite  de fer  dans la région
              d’Agoudal (Haut Atlas oriental, environ 20 km au   Figure 9- Panorama de la zone d’impact d’Agoudal mon-
              Sud de Imilchil) (Fig9). Une équipe de chercheurs   trant la butte centrale, les emplacements des shatter-
              russes  qui prospectaient la météorite  ont trouvé   cones (SC) et des brèches (Chennaoui Aoudjehane et al.
                                                                   2016), l’image couvre une zone d’environ 1,5km.
              dans  cette  zone  des cônes  de  percussion  (Sa-
              dilenko et al., 2013 ; Lorenz et al. 2015) (Fig10).   4) Problèmes, enjeux et propositions de
              Les cônes de percussion sont des structures pro-   solutions :
              voquées par un impact important (Baratouxet Re-
              imold 2016). Agoudal est donc la première et pour   Les météorites du Maroc connaissent plusieurs
              le moment la seule structure d’impact reconnue au   problèmes dont le plus important est leur perte
              Maroc (Chennaoui Aoudjehane et al. 2016) Fig 11.   totale pour le pays. En effet, du fait du manque
              Des travaux de recherche sont encore en cours sur   de structure de préservation de ce patrimoine,
              cette structure d’impact qui n’a pas encore livré   tout ce qui est collecté sur le sol Marocain est
              tous ses secrets (El Kerni et al. 2015, 2016, 2017).  exporté vers l’étranger pour être vendu à des
                                                               particuliers dans des bourses annuelles ou au
                                                               cas par cas. Le développement des technolo-
                                                               gies de la communication ont beaucoup aidé à
                                                               ce que se mettent en place des ventes directes
                                                               par exemple par le biais de Facebook. N’ayant
                                                               quasiment pas de collectionneurs locaux ni de
                                                               fonds alloués pour l’acquisition de ces objets
                                                               par les institutions scientifiques, quasiment rien
                                                               ne reste au Maroc.

                                                               Pour les chercheurs Marocains, n’aillant pas de
              Figure 7- Photo d’un échantillon de la météorite d’Agoudal  techniques analytiques permettant la classifi-
                                                               cation des météorites (à savoir pas de micro-
                                                               sonde électronique au Maroc), ils n’ont même
                                                               pas la possibilité d’avoir l’échantillon référence,
                                                               conservé par une structure de recherche sur la
                                                               base du principe du NomCom (20g ou 20%).
                                                               De ce fait, s’ils souhaitent faire de la recherche  Numéro spécial dédié au Patrimoine Géologique du Maroc
                                                               sur ces roches, ils doivent soit les acheter par
                                                               leurs propres moyens, et pour certaines les prix
                                                               peuvent être exorbitants, soit les emprunter
              Figure 8- Image d’un échantillon de cônes de percussions (shat-  aux laboratoires étrangers.
                 tercones) d’Agoudal.  (Crédit Photo Jean Luc Dauvergne)






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