Page 15 - Les Nouveaux Guides Géologiques et Miniers du Maroc - Volume 9
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LES MINES DU MAROC : INTRODUCTION 15
lymétalliques, comme ceux de la région de Marrakech, connus et exploités. On signalera d’abord le gisement
d’âge hercynien (Kettara, Draa Sfar, Hajjar) ou oxydées et d’Iourirn, dans la région d’Akka qui est en cours d’ex-
sulfurées, comme le district de Ouixane, dans la région de ploitation mais on signalera aussi l’ancien gisement de
Nador (gîtes liés au magmatisme néogène du Rif). Tiouit, dans le Saghro, qui était exploité pendant la
deuxième moitié du siècle dernier. Un gisement de cuivre
- Les gisements plombo-cupro-zincifères : Ils constituent
le groupe le plus important des minerais métalliques, en aurifère est en cours d’exploitation dans la région de Sek-
saoua (Haut Atlas occidental, au sud d’Imi n’Tanout). Un
quantité de gîtes connus. On les trouve dans pratiquement
autre gîte (Menhouhou-Jbel Malek) est en cours d’exploi-
tous les contextes géodynamiques du pays. Les plus im-
portants sont Touissit-Bou Beker dans la région d’Oujda, tation dans le Tamlelt au sud-ouest de Bou Arfa.
Tighza-Jbel Aouam (province de Khénifra), Hajjar (près - Les gisements antimonifères : Plusieurs gisements ont
de Marrakech), Bleïda (au sud de Ouarzazate) et le district été exploités dans le Maroc Central, le Moyen Atlas (Ta-
de la Haute Moulouya. zekka) et le Rif (Beni Mezala).
- Les gisements stanno-wolframifères : On signalera dans - Les gisements fluo-barytiques : Le Maroc est l’un des
le cadre des minéralisations en étain et tungstène les gîtes principaux producteurs mondiaux de barytine. Plusieurs
d’Oulmès (Massif central) et d’Azegour (Haut Atlas occi- districts sont connus. On citera en particulier le Jbel
dental, avec molybdène). Les travaux entrepris dans la ré- Ighoud (Jebilet occidentales), Zrahina, dans le Maroc Cen-
gion d’Achmmach (Maroc Central) ont mis en évidence tral, et le Tafilalt. Mais le plus grand gisement reste celui
des occurrences qui sont en cours de développement. de Zelmou, dans la région de Bou Arfa. Concernant la
fluorine, le plus grand gisement en cours d’exploitation est
- Les gisements cobalto-nickélifères : Si des indices de
celui d’El Hammam. Un autre gisement est exploité sur le
nickel sont connus en association avec des roches basiques
du Rif et du Haut Atlas central, il n’en reste pas moins que flanc nord de l’Ougnat (El Hamda-Touroug), également
le seul gisement exploité est celui de Bou Azzer (au sud pour la barytine. D’autres gisements ont été exploités dans
de Ouarzazate). Ce district aurait été découvert parce que la région de Taourirt (Jbel Tiremmi).
les autochtones avaient noté les capacités raticides d’un - Les gisements de Terres rares, niobium, tantale : Il
arséniure de cobalt, l’érythrine ; celui-ci est devenu l’un s’agit là de gisements en cours de développement, locali-
des minéraux les plus recherchés par les collectionneurs sés dans la région des Ouled Delim, au sud de Dakhla (Gli-
du monde entier… bat Lafhouda). Leur exploitation pourrait se justifier dans
- Les gisements manganésifères : La région de Ouarza- le futur du fait de l’importance de ces métaux dans l’in-
zate constitue l’une des provinces métallogéniques les plus dustrie de haute technologie.
riches en indices de cet élément. C’est dans cette région
Les provinces métallogéniques du Maroc/
qu’un minéral dénommé marokite a été découvert au début
The Moroccan Metallogenic Provinces
des années 60. Aujourd’hui, seul le gisement d’Imini est en
exploitation. D’autres districts sont connus et ont fait l’ob- La diversité du secteur minier marocain a été visualisée
jet d’exploitation : citons en particulier le gisement de Bou par une succession de cartes synthétiques au 1/500 000
Arfa (Haut Atlas oriental). (feuille Oujda seule ; Bauchau, 1969) ; au 1/2 000 000,
- Les gisements argentifères : S’il existe un gisement qui couvrant l’ancien Maroc (Agard et al., 1962 ; Emberger,
mérite une mention spéciale, ce serait bien le gisement 1969), puis tout le nouveau Maroc (Saadi, 1982b) ; et enfin
d’Imiter. Il a fait le bonheur des tribus locales et la richesse au 1/1000000 (Ben Ali, 2000). La richesse de cette der-
de plusieurs dynasties, dont les Almoravides. L’ampleur des nière carte, appuyée sur 38 références bibliographiques,
vestiges des travaux « anciens » montre à quel point l’in- apparaît assez sur l’extrait que montre ici la figure 2 !
dustrie minière était développée dans la région. De plus,
S’agissant des ressources en métaux de base ou autres, les
c’est l’un des rares gisements de par le monde à être exploité
gisements et indices miniers au Maroc se regroupent au
pour l’argent en tant que minéral principal et avec une as-
sein de « provinces métallogéniques » (fig. 3). Chacune
sociation minérale essentiellement argentifère. Signalons est définie en liaison avec les grands événements géody-
dans ce cadre la découverte en 1983 d’un nouveau minéral
namiques qui ont façonné la géologie du pays (sur l’évo-
qui a été dénommé « imiterite » en référence à ce gisement.
lution géodynamique du Maroc, voir le volume 1 des
Un autre district, Zgounder, est connu dans le Siroua, qui a
Nouveaux Guides). Le tableau 1 dérive, avec diverses mo-
fait aussi l’objet d’exploitation par les Anciens.
difications, de celui que présente le site web de l’ONHYM,
- Les gisements aurifères : Le Maroc n’a pas la réputation Office National des Hydrocarbures et des Mines (Ano-
d’être un pays aurifère au même titre que certains autres nyme, 2011b). Soulignons que dans chacune de ces pro-
pays africains. Toutefois, plusieurs indices et gîtes sont vinces, les minéralisations économiques (suffisamment