Page 14 - Les Nouveaux Guides Géologiques et Miniers du Maroc - Volume 7
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                   14                   NOUVEAUX GUIDES GÉOLOGIQUES  ET MINIERS DU MAROC - VOLUME 7

                                                                             J1, première partie : Le nord-est du Haut
                                                                                         Atlas occidental
                                                                                 (M.S. BOUAOUDA, E.M. ETTACHFINI &
                                                                                            F. MEDINA)
                                                                             Route : Partant de Marrakech, nous suivons la
                                                                             route nationale N8 qui part vers Chichaoua sur la
                                                                             plaine plio-quaternaire du Haouz (fig. 1.2). Au nord
                                                                             apparaissent les Jbilet et leurs unités paléozoïques
                                                                             qui forment des reliefs modérés, et au sud les re-
                                                                             liefs du Haut Atlas formant une barrière majes-
                                                                             tueuse.  La  route  court  principalement  sur  des
                                                                             formations quaternaires, particulièrement sur des li-
                                                                             mons et des formations caillouteuses et sur d’an-
                                                                             ciennes  croûtes  calcaires  (Dutour,  1985).  A
                                                                             Mzoudia est située l’une des cimenteries les plus
                                                                             importantes du Maroc, qui exploite les calcaires
                                                                             frasniens du Jebel Ardouz (Tahiri, 1983).
                                                                             En se rapprochant de Chichaoua, nous voyons ap-
                                                                             paraître  progressivement  les  formations  méso-
                                                                             zoïques et le socle hercynien qui forment le « horst
                                                                             de Chichaoua », structure probablement néotecto-
                                                                             nique (Huvelin, 1973). A Chichaoua, petite ville
                                                                             renommée  pour  ses  tapis,  bâtie  au  pied  d’une
                                                                             cuesta éocène (arrêt optionnel « a » ; fig. 1.4), la
                                                                             N8 tourne vers le sud en direction d’Agadir. Le
                                                                             long de la route, nous recoupons les formations
                                                                             néritiques carbonatées et silicoclastiques d’âge
                                                                             crétacé et éocène. Vers l’ouest, nous observons les
                                                                             anticlinaux très ouverts de Jbaïl, Kharouba et Bou
                                                                             Zergoun (fig. 1.2), orientés E-W et disposés en
                                                                             échelons, en relation avec la compression atlas-
                                                                             ique. Ces anticlinaux sont des plis de couverture
                                                                             thin-skin, décollés au niveau du Trias (Bouatmani
                                                                             et al., 2003).

                                                                                Arrêt 1 : Le Turonien d’Imi n’Tanout
                                                                                 31°10’03"N ; 08°50’59"W ; alt. 900 m
                   FIG. 1.3 : Colonne stratigraphique synthétique des formations du Haut Atlas occidental (modifié  La ville d’Imi n’Tanout (« entrée du petit puits »
                                   d’après Broughton & Trépanier, 1993).     en langue amazigh) est située sur le compartiment
                    FIG. 1.3 : Synoptic stratigraphic column of the western High Atlas formations (modified from
                                      Broughton & Trépanier, 1993).          inférieur de la faille qui délimite la frontière sep-
                                                                             tentrionale du Haut Atlas occidental (fig. 1.5).
                                                                             L’arrêt se fera à la sortie sud de la ville, c’est-à-
                     sont déposées d’épaisses séries de calcaires et de marnes  dire à l’entrée de la gorge qui correspond au franchisse-
                     sur le plateau continental. La sédimentation était contrô-  ment  de  la  barre  calcaire  turonienne.  Les  formations
                     lée par la variation du niveau marin, l’halocinèse et une  basculées au nord, sont principalement d’âge crétacé à éo-
                     tectonique mineure en extension. La subsidence était plus  cène. Les conglomérats du Mio-Pliocène du Haouz recou-
                     rapide entre la fin du Jurassique et l’Albien-Cénomanien.
                                                                      vrent en discordance les formations tertiaires (par endroits,
                   - Un stade d’inversion, qui se développe essentiellement à  à l’est et à l’ouest, elles reposent jusque sur le Crétacé su-
                     partir de l’Eocène supérieur et dans lequel le bassin a été  périeur), mais elles sont elles-mêmes nettement basculées
                     déformé et soulevé ; les formations sédimentaires sont alors  au nord. Notez le pli déversé que soulignent les calcaires
                     plissées et faillées selon des styles divers en rapport avec la  turoniens. C’est l’effet de la faille inverse nord-atlasique,
                     présence ou l’absence d’un niveau de décollement.   que l’on examinera plus au SW (arrêt 2).
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