Page 134 - Les Nouveaux Guides Géologiques et Miniers du Maroc - Volume 4
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                   de l’AAA, comme le suggère le contraste des épaisseurs et  ciès marins intertidaux (coupe de Takoust-Naour ; Löw-
                   des faciès des séries bajociennes et bathoniennes de part et  ner, 2007). On atteint le village de Naour. Au sud, la cuesta
                   d’autre de la zone faillée.                        du Cénomanien supérieur-Turonien surmonte des couches
                   Route : On descend au fond de vallée, on traverse l’oued  rouges. Celles-ci incluent les basaltes, objet de l’arrêt 7.
                   puis on roule vers le NE sur les formations phosphatées.  Arrêt J2-7 : Coulées basaltiques de Naour ;
                   Les calcaires blancs, crayeux de l’Eocène sont flexurés et  révision de l’âge du magmatisme
                   surmontés de marnes roses gypsifères qui sont chevau-       (GPS : 32°28’09”N ; 005°53’39”W)
                   chées par le Lias du compartiment sud. Après avoir longé
                   l’AAA pendant ~5 km, la route oblique vers le nord et re-  Dans le talus de la route, on recoupe d’ouest en est et de
                   coupe des formations crétacées de plus en plus anciennes.  haut en bas (pendage général 25°W) un ensemble basaltique
                   On retraverse l’oued au niveau du douar Ben Cherrou, puis  supérieur formé d’une succession de plusieurs coulées dé-
                   on le longe en rive droite sur encore ~6 km, dans une cluse  camétriques, puis 3,5 m de marnes rouges intercalaires, et
                   qui recoupe, au-dessous du Sénonien rouge, l’épaisse dalle  enfin un ensemble basaltique inférieur avec deux coulées
                   du Cénomanien supérieur-Turonien, maintenant subhori-  décamétriques superposées. Ces coulées ont fait l’objet des
                   zontale, puis les différents termes du Crétacé inférieur (cf.  premières études paléomagnétiques et géochronologiques
                   J1). La route s’infléchit vers l’est au milieu des oliveraies.  portant sur les formations magmatiques de l’Atlas (West-
                   On quitte la feuille au 1/100 000 de Beni Mellal pour en-  phal et al., 1979). Les datations K-Ar réalisées sur les pla-
                   trer dans celle d’Imilchil.                        gioclases ont donné des âges de 173±4 et 166±3 Ma pour
                   A la jonction avec la route El Ksiba-Imilchil, traverser le  les coulées inférieures et supérieures, respectivement. Si les
                                                                      résultats obtenus pour la coulée supérieure paraissaient com-
                   pont sur l’oued Bounoual et prendre à droite en direction  patibles avec un âge bathonien de la formation sédimentaire
                   de Naour (8 km), Arhbala, Imilchil (route 1901 = R317).  encaissante, attribuée à la Fm des Guettioua (Fadile, 1987 et
                   Cette route serpente au fond d’une vallée E-W dans la par-  2003), ceux de la coulée inférieure, avec un âge Lias supé-
                   tie sommitale de la Formation de Bin-el-Ouidane 3 consti-  rieur, sont problématiques.
                   tuée  de  bancs  massifs  de  calcarénites.  Les  coupes
                   naturelles en rive droite montrent de belles figures sédi-  Or la suite de la coupe vers l’est traverse la série sédi-
                   mentaires pluridécimétriques (stratifications obliques et  mentaire sous-jacente, comportant une épaisse (5 à 8 m)
                   entrecroisées, structures en « arête de poisson ») qui té-  barre gréseuse à environ 50 m au-dessous des basaltes
                   moignent d’un paléoenvironnement de plateforme litto-  puis, encore au-dessous, une série pélitique rouge vif avec
                   rale. Au-dessus apparaissent les marnes de Tilougguit,  des intercalations dolomitiques et des niveaux de marnes
                   particulièrement développées dans ce secteur avec des fa-  grisâtres (fig. 2.10). Plusieurs échantillonnages dans cette






























                                 FIG. 2.10 : Les Couches rouges sous les basaltes de Naour, datées de l’Oxfordien-Kimméridgien par ostracodes (O) et charo-
                                          phytes (Haddoumi et al., 2010). Ab : Aclistochara  bransoni, Pk : Porochara kimmeridgiensis.
                                  FIG. 2.10 : The Aghzif redbeds beneath the Naour basalts dated as Oxfordian-Kimmeridgian by ostracods (O) and charo-
                                          phytes (Haddoumi et al., 2010). Ab : Aclistochara bransoni,  Pk : Porochara kimmeridgiensis.
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