Page 54 - Les Nouveaux Guides Géologiques et Miniers du Maroc - Volume 5
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54 NOUVEAUX GUIDES GÉOLOGIQUES ET MINIERS DU MAROC - VOLUME 5
On peut observer sur l’affleurement des plis isoclinaux cou- à 30° vers le NW et une linéation d’étirement N160. De
chés d’axe N40E, accompagnés d’une schistosité de plan rares minéraux en baguettes noires de staurotide apparais-
axial portant une linéation d’étirement N40 (fig. 4.9). Cette sent dans cette foliation. Le contact entre les deux litholo-
structuration est typique de la phase hercyniene majeure gies est une faille cataclastique matérialisée par une brèche
(phase éovarisque fini-dévonienne) dans toutes les nappes tectonique imprégnée de minéralisations de malachite et
ghomarides (Chalouan & Michard, 1990). Elle se différen- d'azurite (fig. 4.11). La cartographie (fig. 4.4) montre que
cie bien des linéations associées au métamorphisme alpin, cette faille est inclinée de 30° vers le NW, les micaschistes
orientées nord à NNW. Néanmoins, cette partie profonde se développant au SE dans tout le secteur Steha-Bou
de la nappe Aakaili a subi un réchauffement d’âge alpin à Ahmed tandis que les phyllades se cantonnent au NW.
en juger, i) par les âges K-Ar de 25-30 Ma obtenus dans ce XIII- Age du métamorphisme alpin : pic de pression,
secteur (fig. 4.10), comparables aux âges mesurés dans les pic thermique, extension
Sebtides (voir plus loin, fig. 4.12) ; etii) par les mesures de
températures > 500°C déduites de la spectrométrie Raman Pour interpréter le contact de Zaouia, il faut prendre en
sur la matière organique (fig. 4.10). compte les données P-T-t sur les nappes en contact. Les
quartzophyllades des Ghomarides sont dans le faciès des
Route : On poursuit la route de corniche sur environ 2500 m, schistes verts, avec faible développement de la biotite. Les
au travers d’affleurements du même matériel. micaschistes des Sebtides sont dans le faciès amphibolite
Arrêt J4-7 : Faille d’extension à faible pendage du (développement de staurotide±grenat). Le métamorphisme
cap de Zaouia affectant les phyllades ghomarides est principalement va-
GPS : 35°23’59’’N, 05°01’58’’W ; alt. 150 m risque (phase hercynienne, puisqu’au toit des Ghomarides,
le Trias continental n’est pas métamorphique), même s’il a
L’arrêt est situé dans le grand virage concave qui épouse la été accentué ici lors des événements alpins (fig. 4.10 : ré-
racine du cap de Zaouia (fig. 4.4), à 800 m au SW du relai chauffement alpin à T>500°C vers 25 Ma dans ce secteur,
hertzien bâti sur le cap. On peut observer ici le contact des diminuant vers le haut de la nappe). Le métamorphisme des
quartzophyllades d'Aakaïli (base des Ghomarides) avec les micaschistes Filali est principalement alpin, d’après les âges
micaschistes du Filali, partie supérieure de la nappe des Seb- isotopiques entre 20-25 Ma qu’on mesure dans toute l’unité
tides inférieures. Le contact (schistes sur schistes, donc dif- des Sebtides (fig. 4.12), même s’il existait déjà une fabrique
ficile à voir) est situé en face d’un poteau électrique double.
varisque dans ce matériel. Ainsi, la faille de Zaouia apparaît
La foliation des phyllades ghomarides a un pendage de 30 comme une faille soustractive (faille normale à pendage fai-
à 50° vers le SE et montre une linéation d’étirement (zones ble) ayant contribué à l’exhumation des Sebtides (phase tar-
abritées) orientée N40, associée à des plis isoclinaux de dive, d’âge oligo-miocène d’après les âges isotopiques).
même direction axiale (cf. arrêt 6). Les micaschistes des Cette interprétation rend compte de la suppression des uni-
Sebtides sont plus métamorphiques que les phyllades gho- tés Federico (Sebtides supérieures) entre Ghomarides et Seb-
marides. Ils montrent une foliation à pendage général de 20 tides inférieures dans ce secteur. L’extension responsable de
FIG. 4.9 : Les plis varisques dans le Paléozoïque de la nappe Akaili. A gauche : pli éovarisque de phase 2 (regard au SSW, le crayon donne l’échelle). A droite : carte
structurale et stéréogramme (hémisphère supérieure, canevas de Wulff) pour le secteur indiqué (Chalouan & Michard, 1990).
FIG. 4.9 : Variscan folds in the Akaili Palaeozoic nappe. Left: Eovariscan fold “P2” (looking SSW-ward; pencil for scale). Right : Structural map and stereogram
(upper hemisphere, Wulff net) in the area (Chalouan & Michard, 1990).